Chiche ! Chambéry (73)

Consommer écolo

juin 2004

Pas question de dire qu’il est possible de consommer autant mais en mieux, comme le proposent les entreprises vendant leur "développement durable" et leur "conso citoyenne" à travers des produits bio ou du commerce équitable, en offrant aux bobos des choix de consommation qui satisferont leur conscience. Pour consommer mieux, il faudra aller plus loin et en passer par consommer moins. Être écolo c’est ainsi parfois faire des économies, mais ça peut aussi être accepter de payer plus, de payer le vrai prix des choses.

Commerce équitable

Le commerce équitable, c’est un système alternatif de distribution de marchandises (alimentaires ou non) venues du Tiers-Monde. En France c’est Artisans du Monde, réseau de bénévoles, qui a le quasi-monopole de cette distribution. Leur centrale d’achats, Solidar’ monde, signe avec des coopératives locales des contrats : le cacao, l’artisanat, les mangues séchées ou la quinoa sont achetés à un prix décent aux producteurs-rices, qui en échange mènent la coopérative de la même manière solidaire en partageant les bénéfices de l’activité. Ce contrat permet aussi à la coop de s’investir dans l’avenir puisqu’elle n’est pas payée au hasard des prix du marché. Le commerce équitable a un côté "goutte d’eau dans l’océan" : il ne regarde qu’un certain type de biens de consommation pour un public réduit, environ 1% du marché. Même si le geste du commerce équitable est appréciable socialement, exprimant une solidarité concrète avec les paysans du Sud, on peut lui reprocher d’avoir le même coût environnemental que le reste du commerce mondialisé : le café Max Havelaar fait le même nombre de kilomètres que le café non-équitable. On fait voyager du thé du Sri Lanka alors qu’on peut boire du tilleul européen, des jus d’ananas du Laos quand on peut rester au jus de pomme, du miel du Mexique ou des noix de Bolivie alors qu’on peut en trouver localements produits en France. A ces marchandises on pourra préférer des marchandises produites localement, dont le transport a un moindre coût environnemental. Finalement, le bon point du commerce équitable, c’est que ses prix, aussi élevés que le haut de gamme des autres produits, obligent de fait à consommer moins...

Produit localement

Chercher à ne consommer que des produits locaux, ce n’est ni du chauvinisme ni du protectionisme. Il s’agit de décourager un commerce mondialisé qui repose sur le transport des marchandises sur des dizaines de milliers de kilomètres. Si ces marchandises coûtent finalement peu cher, c’est parce que le coût environnemental de leur transport, l’effet de serre ainsi augmenté, n’est pas pris en compte. Les produits du marché sont souvent produits plus localement que ceux du supermarché. De même les produits industriels viennent de plus loin que les produits artisanaux : on peut ainsi comparer le pain au chocolat du boulanger au paquet de biscuit produit dans un endroit en France puis transporté dans tous les lieux de vente du pays. Comment savoir que la marchandise achetée dans le supermarché n’a pas été produite trop loin dans le cas où sa provenance n’est pas exprimée ? Un 3 au début du code-barre signale que le produit vient de France et pas de Hongrie ou de Chine.

Acheter d’occase

Porduire c’est polluer. Les processus de production pompent l’énergie des machines, celle des hommes et des femmes qui ont mieux à faire que de pointer à l’usine, et relâchent des produits toxiques et des déchets. Moins on produit, c’est à dire moins on achète du neuf, et moins on jettera, mieux on se portera donc. Apprécier les bouquinistes, les magasins de fripes, recycler les objets ménager du copain qui n’en a plus besoin. Vive l’occase !

Grandes surfaces ou petits magasins

Pour consommer mieux, il faut également boycotter la grande distribution et préférer aller faire ses courses au marché ou dans les petits magasins. En effet, le concept de supermarché est très émetteur en gaz à effet de serre. Situé dans les lointaines banlieues, il oblige notamment à prendre sa voiture. D’autre part les supermarchés mettent la pression sur les petits producteurs, les transporteurs, pour un moins-disant social. Et à chercher le meilleur prix, les supermarchés sont capables de vendre en Normandie un yaourt produit dans le Roussillon : ils proposent bien moins de produits locaux que sur les marchés et tout cela sent le gazole.

Le suremballage, le jetable, les sacs de sortie de caisse

Le recyclage c’est bien, mais ca dédouanne pas mal de gens quant au gaspillage engendré par leur comportement. A nous de choisir les produits les moins emballés et d’éliminer les articles suremballés. Eviter la madeleine individuelle. Préférer au stylo sous carton-plastique celui qu’on trouve sans emballage chez le papetier, au fromage de supermarché sous papier, plastique et barquette celui du fromager, au sac de sortie de caisse le filet à provisions, à la bombe de mousse à raser le blaireau pour la barbe, au mouchoir jetable le mouchoir en tissu (sauf gros rhume), au rouleau d’essuie-tout l’éponge, le torchon ou la serviette selon l’usage, au gel douche dans son étui en plastique le savon emballé dans un papier, au stylo en plastique le crayon à papier en bois. Ne pas oublier que plus les objets voyagent, plus on les emballe. Quand on achète des produits locaux, réduire les déchets et l’effet de serre se conjuguent parfois pour le meilleur.


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