Assises régionales de la jeunesse, on y était !

Les 21 et 22 novembre dernier, la région Rhône-Alpes organisait les assises régionales de la jeunesse, à Bourg-en-Bresse. Il s’agit d’une rencontre s’inscrivant dans un processus visant à lutter contre toutes les discriminations et entamé il y a plusieurs mois par l’élue communiste en charge de la jeunesse, Katia Philippe. Une délégation de Chiche ! Chambéry a fait le déplacement pendant deux jours.

Alors comment c’était ?

Durant les deux jours, on a tenu une table de presse aux côtés d’une dizaine d’autres associations soutenues par la Région sur un projet spécifique... On a croisé quelques "jeunes", c’est comme ça qu’on nous appelait, avec qui on a eu quelques discussions intéressantes, entre autres sur le nucléaire. Mais ce n’était pas la foule des grands jours. C’est qu’il n’y a pas eu beaucoup de jeunes qui ont réellement participé à ces assises régionales.

Le samedi, il y avait aussi des débats, pour "écouter les jeunes et leurs solutions" autour de la question des discriminations. On s’attendait à quelque chose de totalement dépolitisé... et cela à dépassé nos espérances. En cause, peut être les jeunes qui sont intervenus, mais aussi et surtout la façon dont était mise en scène les débats et les discours des élus. On écoute les jeunes, oui, mais surtout qu’ils ne fassent pas de politique. C’est notre ressenti.

Le samedi soir par contre, le parc des expositions était envahi par des milliers de jeunes. Normal, la Région organisait un concert gratuit avec "Origines contrôlées" et "La rue ketanou" à l’affiche. De quoi assurer ces arrières et pouvoir affirmer que ces assises régionales de la jeunesse était un succès. La culture gratuite, oui, mais à des fins politiques.

Ces assises régionales de la jeunesse, une belle opération de communication de la Région ?

Instantanément, on aurait envie de répondre par l’affirmative. Mais, c’est peut-être un petit peu plus compliqué que cela... L’élue communiste en charge de la jeunesse est peut-être vraiment sincère dans sa démarche et sa volonté d’associer les jeunes aux décisions politiques ? Ne doit-elle pas se battre, tant contre une administration rétive à toute évolution de ses pratiques que contre des élus socialistes qui ne veulent pas voir le pouvoir leur échapper ? Ne lui mettent-ils pas quelques battons dans les roues ? En fait, on n’en sait rien et la réalité est peut-être tout autre... C’est juste une idée.

Il faut aussi qu’on vous dise que le Président de la Région, Jean-Jacques Queyranne, n’est pas venu échanger quelques mots avec nous lors de son passage auprès des différentes associations... On est les seuls qu’il a évité. Il n’a pas du apprécier le drapeau anti-nucléaire qui donnait de la couleur à notre stand. On comprend qu’il ait encore en travers de la gorge les décisions qu’il avait dû prendre au début de son mandat sur ces questions sous la pression des Verts. On ne le lui en tiendra pas rigueur, puisque quelques minutes après son "vent", c’est comme ça qu’on dit chez les jeunes, on s’est retrouvé face à lui lors d’un débat en direct à la radio sur "Les jeunes et la citoyenneté".

Et pour la prochaine, on fait quoi ?

On a aussi pu discuter avec Katia Philippe et lui faire part de nos critiques sur ces deux jours... Celles qu’on vient d’expliquer précédemment et tout un tas d’autres petits détails certes, mais qui illustrent parfaitement le décalage entre la Région et la jeunesse. Un exemple ? Pour les repas : le matin, on nous servait le petit-déjeuner ; le midi, c’était barquette individuelle ; le soir, cocktail digne d’une réception de notables locaux. Vous avez dit développement durable et autonomie de la jeunesse ? En janvier, ces assises devraient faire une nouvelle halte par Chambéry. Katia nous a promis que tout ça changerait. On verra bien. Et puis, il faut qu’on vous dises aussi qu’elle est favorable à la sortie du nucléaire, en tout cas c’est ce qu’elle nous a dit. Une anti-nucléaire au parti communiste donc... Ouhaaaa !

On va peut-être le finir ce compte-rendu quand même. En guise de conclusion, on retiendra de ces deux jours le message d’"Origines contrôlées" (nous aussi, on aime la culture gratuite, surtout quand elle est militante) : "Solidarité... avec les sans-papiers, Solidarité... avec les sans-papiers, Solidarité... avec les sans-papiers !". Et c’est peut-être le message que la Région voulait nous faire passer... Nicolas, tu as entendu ! Utopistes ? ça c’est vous qui le dites.