Chiche ! Chambéry (73)

Euthanasions les pauvres !

novembre 2002

Il y a dans notre pays, et dans d’autres, toute une frange de population laissée à elle-même, qui vit dans la plus grande pauvreté, aux limites de la légalité. Cette population, devenue inemployable par la force des choses (le marché, quoi), n’a plus d’autre espoir qu’une assistance continue de l’Etat grâce aux impôts de populations encore au travail. Nous ne pouvons pas entrer dans une logique d’assistance et de mise sous perfusion de la pauvreté. C’est donc plein de charité que je propose une mesure pour améliorer le bien-être des pauvres : leur euthanasie.

Considérations éthiques Au XVIIIème siècle Jonathan Swift proposait pendant une famine en Irlande de nourrir les pauvres avec leurs enfants. Une façon d’assurer la survie de certains pauvres en acceptant le sacrifice de leur proche famille, puisque de toute façon si rien n’était fait ils allaient tous crever. Il ne s’agit pas ici d’anthropophagie, mais de pure charité. Sans travail, comment garder son humanité ? Vivre aux crochets de l’Etat est une position dégradante et malsaine. Bien sûr nous sommes assez riches pour faire vivre tout le monde sur nos ressources existantes en instaurant un droit au revenu. Mais n’est-ce pas une façon d’encourager le passage d’un être humain (d’un chômeur, tout de même) au rang de l’animal ?

Améliorer son employabilité Le bon chômeur ne bénéficiera pas d’un revenu inconditionnel. Un revenu lui sera bien accordé, mais de manière temporaire, pour assurer la transition entre deux emplois et sa survie pendant quelques mois. Il ne s’agira donc en aucun cas d’un revenu d’autonomie ou d’existence, comme le proposent ces affreux gauchistes, mais d’un revenu (minimum, hein) d’insertion. Le bon chômeur sera responsable de son employabilité. Aucune cause sociale ne sera à l’origine de son impossibilité à trouver un emploi. Quand on veut, on peut.

Poussez, poussez, y’en aura pas pour tout le monde On pourra m’objecter que dans une société où le travail est de plus en plus automatisé, où la hausse constante de la productivité ne s’est pas accompagnée d’une redistribution des fruits du capital, l’emploi est une denrée rare. Et la croissance, ou l’ouverture de nouveaux marchés, ne seront que des cache-sexe anti-écologiques. Soit. Mais si on est bon, on peut trouver du boulot. Les assistances sociales le disent aux petits jeunes qui viennent les voir : si t’es prêt à travailler, avec des horaires pas évidents, à trois cents bornes de chez toi, à vingt kilomètres de là où tu auras de quoi crécher, tu trouveras quelque chose. Mais faut se battre. Y’en aura pas pour tout le monde, on le sait. Désolé les autres.

Le revenu n’est pas un dû La social-démocratie jusque là, dans son rapport de force avec le capitalisme, avait réussi à protéger les intérêts des populations. Elle a abandonné l’idée même de réduction du temps de travail, comme en témoigne l’avancement de l’idée de RTT. Et elle soutient que le chômage est une faute dont le sans-emploi est coupable, que lui donner de quoi survivre (revenu minimum, allocation chômage, transports gratuits) est contraire aux principes de la société dans laquelle nous vivons. Le revenu d’est pas un dû, la vie n’est pas une fatalité. Si les conditions minimales de la survie ne sont pas offertes à ceux qui ne trouvent ou ne veulent pas d’emploi, l’euthanasie est exigible.

Aude Vidal


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